Errances nocturnes

Iop'

Notre province est brune... le temps plutôt sale. Alors, au milieu des doutes, je me suis dit que je pourrais vous conter (en substance hein ^^) l'itinéraire de mon voyage, pour ceux qui veulent l'entendre.
Pour vous dire ainsi que je ne suis pas devenu un socio-traître depuis le temps, ou juste un épitaphe sur une pierre :p

Si l'on me demandais, tout est parti d'une semaine peut être un peu mélancolique, il y a des mois. Entre une envie de voir ce qui se passait autour de soi, un sentiment un peu étrange, et l'invitation d'un vieil ami, je suis parti de Rouille sur un coup de tête!


- Choisir sa voie -

De Rouille, j'ai pris le train pour aller en Structurie. Ma motivation était de découvrir un autre Empire, des personnes différentes, et un vieil ami haut placé dans la ville de Nerv (province de Géofront) m'avais invité à lui rendre visite. Et c'est naturellement que j'ai jeté mon dévolu sur la Théocratie Seelienne, dont les règles sont bien à l'opposé de celles de notre Glorieuse République. En fait, radicalement différent est un mot qui me viendrait à l'esprit pour les caractériser...
J'ai pu me rendre compte que leur île renforçait leur ostrascisme et leur sentiment d'indépendance, mais aussi que la religion prévalait sur tout. En tant qu'athée convaincu, il m'a été difficile de passer une seule journée sans me sentir mal à l'aise sous le regard accusateur de la Grande Déesse. Sans m'en rendre compte, j'ai été converti au Culte, et c'est à partir de ce jour que j'ai ouvert les yeux à Nerv.
Mon ami Ywe d'Yrem m'a beaucoup aidé. Je lui dois conseils et bonne humeure, alors que je n'étais sûr de rien. Le temps est passé à Nerv, et j'y ai trouvé mon destin. C'est ici que je suis devenu un officier kralandais... quelque peu spécial, en plein territoire étranger! J'ai servi la communauté non pour elle même et l'intérêt collectif, mais pour le culte de la Grande Déesse... déroutant!
Ce fanatisme religieux, cette grande force d'inertie, les seeliens tirent leur force de cela, et d'une certaine manière, j'en ai profité aussi.
Tout ne fut pas rose non plus. J'ai découvert à Nerv le rascisme, le jour où une brute m'a lâchement attaqué et mis à terre dans une auberge, sous le seul prétexte de ma nationalité kralandaise. Etrange impression... et mes protestations de justice à l'hôtel de ville n'y ont rien changé!
C'est ce genre de détail qui vous fait prendre conscience du sentiment d'appartenance, et combien les gens peuvent être différent. Je me souviens avoir pensé que personne à Rouille n'aurait accompli un tel acte sans motif sérieux.
Certainement, cet incident pris sous l'omerta, et la satisfaction d'avoir trouvé ma voie m'ont poussé à partir. La vie chez les religieux à tendance à vous exaspérer sur le long terme, et l'austérité qui l'accompagne vous rend nerveux sur la fin...
A présent, si je voulais découvrir autre chose, le plus simple était encore de se rendre en Palladium, voisin prospère et original. Et c'est tout heureux que je pris mon billet pour les îles sandwich, me dirigeant vers ce que je pensais être des vacances rêvées....


- Après moi l'Enfer -

... pour débarquer en plein milieu d'une guerre. Hasard ou ironie du sort, je suis arrivé le lendemain de l'étincelant blitzkrieg de notre armée contre les provinces palladionautes. La ville était déserte après le passage de nos soldats, dorénavant en sécurité sur un bateau en pleine mer. Les habitants se terrant dans leurs maisons, encore sous le choc de l'assaut. Une bien drôle entrée en matière pour des vacances...
Même si la pancarte disais avec entrain " bienvenue au Paradis", difficile d'apprécier les plages et les cocotiers quand le seul spectacle est celui d'une ville déserte. Grosse affaire...
Après avoir erré un temps dans la ville, j'ai croisé les premiers habitants qui sortaient enfin de leurs caches... pour m'appercevoir qu'un étranger, kralandais de surcroît, était persona non grata en ville. Aux vues des derniers évenements, rien d'étonnant... je ne pouvais que me maudire de mon manque de préparation dans ce voyage : j'aurais dû me renseigner!
Une nouvelle fois, j'ai été en butte à une hostilité, et mon insigne kralandaise me fut dérobée. Celle là-même que j'avais trouvé, après avoir terrassé lors d'un combat épique.. un mouton! Durs souvenirs...
Mais plus que tout, j'ai vécu une expérience des plus poussées sur la nature humaine et la solitude. Coincé, pas de compagnie agréable, pas de conversation, pas d'endroit où aller sereinement. La vie devient vite aussi rude que dans les monastères seeliens...
Après la bataille, tout manquait logiquement en ville. Le moindre légume se vendait à prix d'or, alors pour ce qui concerne la viande... Inutile d'espérer travailler aussi, les réserves minières étant au plus bas...
Je passais mes journées à me cacher discrètement et misérablement dans des bâtiments assez calmes, essayant de trouver de quoi manger... Jamais jusqu'à ces heures sombres, mon moral n'était tombé à zéro... terrible expérience que de tester les limites de son esprit...
Alors autant partir... mais comment quitter cette île devenue un piège redoutable lorsqu'il n'y a plus de pétrole pour faire marcher les navires ou les avions? Ni une autre énergie. Fascinante problématique... qui occupa longtemps mon esprit.
A force de racler la cuve de pétrole sèche, j'ai réussi après de nombreux jours à rassembler avec mes réserves personnelles de quoi produire un voyage en bateau... la délivrance du chemin de croix arrivait.
Depuis ce jour, j'ai toujours un peu de pétrole sur moi, on est jamais trop prudent, et l'on ne sait pas ce qui peut se passer demain... ça aussi, c'est une dure leçon!
Mais quoiqu'il arrive, impossible de se sentir plus bête que lorsque l'on est coincé sur île, faute de moyen de transport, alors que son armée nationale repose à quelques mètres de là... l'impuissance personifiée !
Après tant de temps... je pouvais enfin sortir de la plus efficace des prisons... Je n'ai pas la chance de connaître l'Australine, mais je gage que ça y ressemblait fort... Peut être quelques témoignages à ce sujet m'éclaireront...
Finalement, mon voyage en Palladium ne me laissa pas un souvenir impérissable, et c'est affamé et démoralisé que je posais mon pied suppliciant sur le sol kralandais!


- Retour aux sources -

A ce moment, je dois dire que ces expériences ont été enrichissantes dans beaucoup de domaines. J'ai vécu des situations que je n'aurais pas imaginé, bu avec des gens dont j'ignorais l'existence, parcourus des kilomètres que je ne voyais que sur une carte du monde, mais tout cela à aussi mis.. un frein à mon envie d'exotisme. La solitude donne aussi envie de retrouver les siens. J'ai donc décidé de visiter la "côte nord" de notre belle République pour me refaire de mes tribulations. Une décision que je pensais alors la plus sage depuis longtemps!
Arrivé en Bananie (alors encore sous administration kralandaise) mes seules préocupations furent de me refaire un moral bien attaqué et de me nourrir convenablement.. après des semaines d'un régime atroce à base de pissenlits et de graines... :s Et aussi de trouver avec joie l'une de nos merveilleuses universités pour redevenir, au prix certes de quelques douleures, l'athée acharné que je suis toujours! Un sentiment de délivrance que même Naar ne m'avait pas laissé.
Une fois remis sur pied, j'ai marché avec les yeux d'un enfant du Triangle d'Or à la Dépression Poucienne, en passant par l'Augustant. Des provinces sobres et fidèles, des gens courtois mais assez reservés. Après quelques jours de repos à Pouf, je savais qu'il me fallait reprendre la route. Et je suis arrivé en Vodkalie...
Tout ce que j'avais pu entendre sur la Vodkalie relevait des légendes urbaines... des fontaines de vodka, une ville Ivre sous l'emprise de l'euphorie et de la boisson. Des habitants payant tournée sur tournée. Et c'est avec stupeur que j'ai découvert cet endroit incroyable, identique au mythe imagnaire collectif. Avec débit, l'alcool y coule à flot, et il est impossible d'avoir soif. L'ambiance est festive aussi souvent que possible! Le genre d'endroit où l'on veut rester un petit peu, pour profiter du temps. Après tant de détours, j'ai enfin posé mes bagages à Ivre pour une étape, paradoxalement très près de mon point de départ.
Petit à petit, j'ai fait la connaissance de ses habitants, tous chalereux et motivés. J'y ai repris l'entrainement, et j'ai appronfondi ma carrière.
En somme, un nouvel accomplissement. Et une expérience vraiment positive.
Cette dynamique aurait pu suivre son cours encore un moment...


J'y serais toujours s'il n'y avait pas eu cette guerre, car l'alcool local a ce côté addict dont on ne se lasse pas. Et je croyais enfin pouvoir me poser tant que je le désirais.
Mais ces racailles brunes n'ont pas hésité à briser la paix, et comme tant d'autres patriotes, je suis revenu avec la volonté de faire mon devoir.
Les armes livreront leur verdict, et peut être alors pourrais-je reprendre mon voyage vers l'Ouest cette fois-ci. Le paradoxe écologique du Paradigme Vert, ou encore la rude école de combat du Khanat sont tous aussi tentants... Il faudra juste faire attention à éviter les sentiers bruns de la perdition quelques temps encore :p

Mais si j'ai moi-même beaucoup bougé, vous n'êtes pas restés inactifs. Je ne peux que constater que Rouille a pris de la splendeur, et j'en suis drôlement surpris. Vu de quelqu'un de l'extérieur, vous avez de quoi être fier de vous et de votre travail. Rien que cela rend impérieuse la nécessité de repousser les bruns...

Hé bien il me semble que j'ai (enfin!!) tout dit.. alors au plaisir de vous croisez au bar ou de me battre à vos côtés!

Iov.

J'aime le passage sur la Vodkalie, tu me ferais presque regretter d'en être partie Iov'...

Et contente de voir que l'ambiance d'Ivresse t'a plût, je vais essayer d'en importer un bout ici...

*Kitsuki fouille dans son sac et sort une vodkra*

...d'ailleurs en voilà direct d'Ivresse.

Rendez vous à l'auberge pour des tournées Iov' (et les autres Rouilleux aussi).